Drôle de semaine qui se profile ... Une semaine où se croiseront
2 RDV dits - incontournables - stéphanois. Croisement disons de
calendrier simplement, voire de programme, pour ces 2 évènements
qui prennent sens et co-existent indépendamment l'un de l'autre,
sans corrélation ou connivence aucune... Un Festival en parallèle
à une Biennale. Les mots ont déjà leur importance ... L'un privilégie
l'objet, la forme, le format, la mesure, la ligne, la rondeur,
l'apparence, le paraître tandis que l'autre préfèrera le sujet,
le fond, le débordement, la démesure, la brisure, la tension ...
l'appât-rance, le Par-être ... peut-être. Mais ne posons pas d'antagonisme
forcené, évitons l'opposition stérile et la confrontation systématique
pour au contraire aller au-delà, faire éclater les barrières et
décloisonner les genres (kÔmondi) ... pourquoi pas. Reste que
de Design en Avatarium, les 2 registres entendent bien faire résonance
cette semaine sur St-Etienne. Un qualificatif qui risque de se
prêter plus que bien au 2nd cité, puisque outre les yeux, nos
feuilles de choux y seront là davantage sollicitées. A chacun
sa direction et Avataria, tout de go, entend bien foncer tête
bêche dans tous les sens du son ... "ChaosPhonies",
sans bémol, le ton est donné. Et le ton était donné dès hier soir
dans un chaos-Chok à l'occasion du lancement "officiel"
du festival ... une inauguration sans les présences regrettables
de Michel Thiollière, Jean-Jacques Aillagon (m(s)inistre de la
culture quand même !!!), Sarkosy (sheriffaismoipeur pourtant réputé
homme de terrain) ou encore doubleiouBush (ou l'art du chaos en
personne) ou même Charly Oleg(sic)... Non, pas de célébrités et
c'était, certes, presque décevant ... beaucoup de gens bizarres,
genre qui regardent des films bizarres et écoutent des trucs bizarres
(pour preuve les JEDI’s mix qui accompagnaient rouge-chips-pizz
... rien que ça est tout un concept en soi ...). Pas de célébrités
donc, mais en revanche des personnalités, pas forcément connues
mais qui ont l'art de faire connaître. Une ouverture de festival
disons "familiale", sans grande pompe, simple, vraie.
Il faut dire que les personnes qui le font vivre le sont tout
autant… des gens intègres, passionnés qui y croient bien plus
qu’ils ne font croire, stimulent plus que simulent ... n'ayons
pas peur des mots. Après la piraterie, la 4ème réincarnation du
festival se fait donc dans le désordre sonore.
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GILBERT
GROS - 19.11.2002
L'occasion
ainsi de rappeler qu'en toute chaosphonie, Avatarium sera cinéma
(desert'inn/coxa-plana), théatre (Chok/Verso), conférences (Ecole
des Mines/La Rotonde) et Concerts (HallC et apéros Mistral)...
Sur ce dernier point, rappelons d’ailleurs que le concert des
Double Nelson a été annulé (on ne peut à ce propos qu'en reconnaître
et apprécier tout le respect et la cohérence avec le thème proposé
...) et qu'il sera remplacé par DJ TAL pour un live qui promet
d’être tout aussi radical, puissant, infernal et ... chaotique.
Voilà pour les infos du jour… du moins d’hier ... puisqu'aujourd'hui
est hier finalement et que demain sera ce soir ... ou plutôt l'inverse
... Ça promet pour les jours à venir ... N'oublions pas qu'"Au
quotidien, on fait moins le malin" ... voilà résumé par un
des psy-organisateur ce festival ou le sens d’un tel festival.
"Pourquoi Avatarium ? ... Parc'qu'on s'pose des questions
et qu'on avance ..." Finalement tout comme la Biennale, Avatarium
se veut aussi un moyen d’interroger, d’écouter, entendre et comprendre
notre Culture ... dans sa diversité et sa pluralité. Aspect encore
non-négligeable: Avatarium se veut aussi et surtout festif. Comme
quoi il n’y a pas qu’armes blanches, flash-balls, rubans, moulins
à café, cycles, ferronnerie, mécanique et design. La boucle est
bouclée. "Oligo-éléments" ouvrait hier directement les
hostilités et nous imprégnait d'emblée de chaosphonies. La pièce
est une rencontre entre une danseuse et deux bidouilleurs de machine.
Une rencontre déclinée sous la triptyque clé: Mouvement, Espace,
Son. Des sculptures sonores de Jean-François B., du philtre analogique
- modulateurs de fréquences de Bruno M. ou de La machine vivante
qu'incarne Florence G., tous 3 flirtent sans cesse et subtilement
avec l'improvisation, la suggestion, la suspension. La pièce ainsi
est toute en substance ... "Oligo-éléments" ne fonctionne
que par limite, contrainte, tension brute, force, extrémisme,
radicalité, perte de contrôle , variation, fragilité, cassure,
déchirure, détachement ... confusion. Et c'est en cela qu'oligo-élément
est véritablement chaophonie: une confusion générale des éléments,
de la matière, du son ... avant la création d'un monde, d'un univers.
A voir au Verso jusqu'à mercredi.
YO
NEL / RADIO DIO - 19.11.2002
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